Katherine Mansfield, de son vrai nom Kathleen Beauchamp (Mansfield était le nom de sa grand-mère), est née en 1888 à Wellington, Nouvelle-Zélande.
Ses parents, colons arrivés en 1848, habitaient un faubourg résidentiel de la ville qu’ils quittèrent pendant quelques années pour s’installer dans la proche campagne, à Karori. Elle était la troisième de cinq enfants.
Ses jeunes années sont partagées entre une précoce vocation de nouvelliste et ses talents de violoncelliste. À quatorze ans, elle quitte l’île avec ses deux sœurs aînées pour poursuivre ses études au Queen’s College de Londres. Après un bref retour en Nouvelle-Zélande, de 1906 à 1908, elle obtient de son père la permission de s’établir en Angleterre pour y tenter une carrière d’écrivain.
En 1909, elle épouse un professeur de chant, de dix ans son aîné. Elle ne reste avec lui qu’une nuit. Elle part cacher à Wörishofen, en Autriche, une grossesse illégitime. L’enfant ne voit pas le jour. De ce séjour autrichien, elle rapporte la matière les nouvelles réunies sous le titre In a German Pension (Pension de Famille).
Après de vaines démarches auprès de nombreux éditeurs, Katherine Mansfield parvient à publier des textes dans la revue The New Age. In a German Pension paraît en décembre 1911 et connaît rapidement plusieurs rééditions.
En 1912, Katherine Mansfield fait la connaissance de John Middleton Murry qu’après des années de tumultueuses relations elle épousera en 1918, une fois obtenu le divorce d’avec son premier mari. Avec J. M. Murry, elle publie la revue Rhythm, puis The Blue Review.
Lorsque éclate la guerre, son frère cadet Leslie Heron Beauchamp, mobilisé dans l’armée britannique, évoque avec elle au cours de ses permissions leurs souvenirs d’enfance. Il est tué en octobre 1915 sur le front français. Bouleversée par cette mort, elle se réfugie à Bandol et écrit de nombreux poèmes.
À partir de 1917, sa santé se dégrade rapidement sous l’influence d’une pleurésie qui se complique en tuberculose pulmonaire. Durant les six années qui lui restent à vivre, elle change seize fois de résidence, passant de longs séjours sur la Riviera italienne, sur la Côte d’Azur et en Suisse. Elle travaille fiévreusement.
En 1920 paraît son deuxième recueil, Bliss (Félicité) ; en 1922, The Garden Party (La garden-party). Ne trouvant plus d’aide dans la médecine ni dans l’écriture, elle commence au début de l’été 1922 à s’intéresser aux études de Gurdjieff. En octobre, elle est admise à l’Institut pour le développement harmonieux de l’homme, qu’il vient de transférer à Fontainebleau. La rude discipline physique de l’Institut aggrave son état de santé.
Katherine Mansfield meurt le 9 janvier 1923 et est enterrée à Fontainebleau-Avon, en cette terre de France où repose son frère.
Katherine Mansfield est l’une des plus grandes nouvellistes de langue anglaise du XXe siècle, et « l’une des âmes les plus pures qui aient fleuri ici-bas », selon Gabriel Marcel. L’édition de son bouleversant Journal posthume, ainsi que ses Lettres, ont jeté un éclairage neuf sur une œuvre poignante, interrompue par la tuberculose.
« Je ne voulais pas me l’avouer, mais j’étais jalouse de son écriture. Elle avait la vibration », écrira Virginia Woolf après sa mort.
Source bibliographique : editionsarfuyen.com & lisez.com